Jean Claude
MARTINEZ
Jean Claude Martinez Le 25/04/2018
Suggestion au président Macron
Après le dîner dans la plantation de Washington... Un discours place de la Constitution à Mexico
Monsieur le président
Votre dîner, aux parfums du printemps et des lucioles , dans la nuit tombée sur la plantation de Washington, nous a évidemment émerveillé . Puisqu’il y avait du Lafayette débarquant une seconde fois. Tout comme hier au Taj Mahal , vous nous aviez rendu le souvenir de nos comptoirs et nous avions même cru un instant que vous alliez nous renégocier le retour de Yanaon et Mahé.
A un mot comme en cent, à chacune de vos sorties c’est un ravissement. Dans le bruissement des étoffes de Madame et le flamboyant des symboles que vous affectionnez.
Voilà pourquoi, Monsieur le président, j’ose vous suggérer un déplacement à la mesure planétaire de l’espace et du temps que vos politiques ont commencé à recourber. Allez Monsieur le Président à Mexico ! Non pas parce que depuis De Gaulle et son célèbre « la mano en la mano » aucun président n’a été capable d’en percevoir l’intérêt stratégique, mais parce que votre projet européen, en risque de s’étriquer dans de petites affaires monétaires, budgétaires de couple franco allemand et de propositions Rantamplan , ne peut prendre son envol que si vous lui donniez là des ailes de géant.
Concrètement, Bruxelles vient de repasser un accord de libre échange avec le Mexique. Comme il en existe depuis des années avec le Chili ou le Mercosur , avec même un Parlement Europe Amérique Latine, L’Eurolat. Mais il faut maintenant globaliser, soulever la pâte, donner un projet . En voici la suggestion :
Vous qui êtes le monde nouveau, allez à Mexico. Et comme vous aimez des décors grandioses pour faire monter les étoiles nouvelles que vous portez pour les générations qui viennent, parlez place de la Constitution, parlez à 500 millions de Latino-américains , donc à 500 millions de cousins des européens , et dites leur ceci :
« Du réchauffement climatique aux grandes migrations , de la crise financières aux évasions fiscales géantes et du terrorisme aux injustices, les grands problèmes qui conditionnent la vie des femmes et des hommes ce sont planétisés, échappant ce faisant au contrôle des dirigeants nationaux.
Aussi, confusément, nous sentons tous qu’il faut agir planétairement sur nos problèmes devenus planétaires .
Mais comment faire ?
En Europe nous avons été capable de faire l’Union. Ici, de Mexico à Valparaiso , d’Acapulco à Montevideo , au Mercosur , au Pacte Andin, avec déjà un Parlement pour tout le continent , le Parlacen , vous êtes d’ailleurs aussi en marche vers l’Union.
Mais il faut aller plus vite et aller plus loin, aller à la pensée d’un bloc de 1000 millions de latins, de mille millions de chrétiens, aller à l’Alliance de civilisation Europe- Amérique Latine.
De quoi s’agit il ?
De faire, pour les 1000 millions que nous sommes, sur nos deux continents , l’équivalent , cette fois au XXI ème siècle, de ce que le 8 mai 1950 nous avons été capable de faire en Europe. Lorsqu’un ministre français des affaires étrangères a proposé de mettre en commun l’acier et le charbon de la France et de l’Allemagne.
Alors nous , basques de France et de Buenos Aires , allemands de Bavière et de Gramado à Rio grande do sul ou de Santiago du Chili, italiens de Rome et d’Argentine, galiciens d’ Espagne et de la Havane et par dessus tout étudiants de la UNAM , comme de la Sorbonne, jeunes des deux rives du même océan avec sur les mêmes teeshirts, parfois les mêmes portaits d’Allende ou du Che, comment ne pas voir que nous avons déjà tout l’essentiel en commun ?
Nous avons déjà en commun bien plus que Neruda, Botero, Pelé, Messi ou Falcao Parce que nous sommes les deux côtés de la même cathédrale.
Fixons nous alors l’ horizon , celui d’une génération , pour le projet stratégiq ue d’une Alliance de civilisation Europe – Amérique Latine, comme le rêve suffisamment grand pour que les millions des moins de vingt ans ne le perdent pas de vue pendant qu’ils vont le poursuivre.
Mais parce que des défis du numérique , du climatique et de l’économisme , n’attendent pas , commençons tout de suite par l’Alliance des universités , des chercheurs, des créateurs, des savants, des images , des symboles et des cultures. Décidons l’exception culturelle de la libre circulation des intelligences et des savoirs, dans une aire universitaire Euro- Latino américaine intégrée. ...»
Voilà Monsieur le président, ce qu’à Mexico, place du Zocalo, vous pourriez lancer... Mettez vos pas dans ceux du général et proposez la mise en commun des cerveaux, plutôt que de ces tonnes , ces hecto, ces mètres et ces quantités où l’Europe et la politique se sont enlisées.
Parallèlement d’ailleurs, en visite privée, faites une promenade en barque aux jardins flottants de Xochimilco. La Une que Match évidemment vous ferait en train de ramer serait superbe !
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