Jean Claude
MARTINEZ
Dans les derniers six mois ... Avant et pendant le Corona
Le 23 septembre 2019 s’ouvrait à Paris le procès du laboratoire Servier. Un des derniers grands laboratoires français, que le travail immense et une vie de moine, toute entière consacrée à la recherche , avait permis à Jacques Servier de bâtir , au service de la souveraineté pharmaceutique de la France. Parce qu’à l’époque , ne sachant guère que tous les médicaments avalés par les français et les européens venaient d’ Inde ou de Chine, sans parler des masques ou des appareils respiratoires..., on n’avait pour priorité sanitaire que de flageller la dernière poignée de nos laboratoires nationaux et non pas de penser un grand plan d’indépendance pharmaceutique nationale. Ainsi donc , il y a six mois à peine, la grande question de santé , c’était l’affaire dite du Médiator, médicament qui avait provoqué des altérations des valvules cardiaques , et qu’une pneumologue du CHU de Brest , Irène Frachon avait dénoncé en 2007.
C’était le scandale sanitaire du XXIème siècle, --pour le XXème on avait eu l’embarras du choix , de la thalidomide au sang contaminé, ----- avec un livre à succès , « Mediator 150g, combien de morts ? ». Après 10 ans d’enquête , le docteur Frachon , aussi célèbre à l’époque que le quatuor actuel des docteurs Salomon, Véran , Raoult et bien sûr Michel Cymes réunis, y révélait les effets valvulo-pathogènes de ce médicament. En ces temps là bien sûr, la pneumologue , pendant ses enquêtes, ne pouvait pas s’inquiéter de l’absence , en nombre suffisant , d’appareils pour aider à respirer. C’était normal, une pneumologue ,même si elle s’intéresse aux poumons, n’est pas une assistante respiratoire. A chacun sa spécialité. Et puis ce n’était pas d’actualité. Puisque chacun sait, qu’on ne traite les problèmes qu’en fonction de l’actualité.
Ainsi donc, il y a six mois ,l’actualité et donc l’important , sanitairement , c’était le Médiator . Comme il y a 14 jours, politiquement , l’actualité et donc l’important , c’était de voter.
Bien, sûr, avant , « gouverner c’était prévoir ». Mais maintenant, gouverner c’est communiquer. L’Elysée et Matignon . communiquent donc. Avec un TGV qui fonce dans « nuit et brouillard », ramenant sur la Loire , à l’arrière du front de l’imprévoyance, ,quelques compatriotes français tombés haletant sur les lignes lorraines de la nouvelle défaite de 1870 de l’empire de la suffisance désarmée; plus un hélicoptère qui sauve deux français en décollant, comme en 1968, vers Baden- Baden et un aviso de notre Royale qui va permettre à six de nos frères corses de pouvoir débarquer en détresse sur Marseille , les « aires » pulmonaires foudroyées , bien loin de nos aigles d’avant qui débarquaient de l’île d’Elbe , non pas avec un hologramme d’empereur , mais avec un vrai général qui savait où il allait.
On pourrait continuer ainsi, la colère contenue, enfermés impuissants dans notre blocus continental, n’ayant d’autre solution que d’attendre. Comme une population de notre pays industriellement et scolairement sous développé que nous ne voulons pas voir , attendant que des Kouchner chinois nous livrent sinon des sacs de riz, au moins des masques , pour les biens portant d’entre nous , à défaut des appareils respiratoires pour les milliers d’entre nous qui meurent déjà , comme des Vincent Lambert condamnés, seuls chez eux sciemment oubliés ou dans les camps de concentration virale des EPAHD , aux 700 000 cloitrés, que nous avons osé inventer.
Mais il y a encore quelque chose qui depuis trois semaines aurait dû être fait : appliquer l’appareil législatif et règlementaire de l’état de guerre, réquisitionnant ainsi toutes les usines textiles , les usines de fabrication de voitures ou autre, voire les distilleries de vins, , les convertissant en chaîne fabrication de masques , de blouses , de gants , de respirateurs, d’alcools etc..., Et si les personnels manquaient , cesser la mendicité de main d’oeuvre pratiquée en téléthon pitoyable pour les récoltes maraichères, en
annulant enfin la stupide loi Chirac –Millon , du 28 octobre 1997, qui suspendait le service national. Car de deux choses l’une , ou on est en guerre ou on ne l’ait pas . Mais si on l’est , imagine t -on Clémenceau demandant aux jeunes français de 1916, d’applaudir tous les soirs aux balcons les poilus de Verdun , avant de refermer leurs fenêtres pour regarder à la télé le comptable Salomon égrener le nombre de morts , à la virgule près , dans les tranchées ?
Quand on en est arrivé à notre situation, par l’ imprévoyance et la légèreté d’années et d’années de présidents, de notre mauvais régime politique , on ne rajoute pas aujourd’hui à l’inconsistance du sommet du dérisoire à la base. Dans une nation qui a connu les tranchées , les maquis , l’Indo et l’ Algérie, une classe d’âge , quand ses grands parents meurent asphyxiés par milliers, doit être , à proportion des nécessités , mobilisée. Dans les champs, les usines , les magasins , les hôpitaux et sur les fronts où on a besoin d’elle en action. D’autant qu’en plus , les savant experts des plateaux de télé expliquent et réexpliquent que le risque pour les moins de 30 ans est égal à peu.
Depuis trois semaines, les masques et toutes les fourniture sanitaires devraient être ainsi produits nationalement en masse , au lieu d’expliquer , à longueur de conférences , que l’on a fait des commandes au père noël chinois . Tout comme les femmes de France ont produit en 1917 en masse dans les usines les obus et assuré les récoltes, tout comme aussi , il y a des siècles , d’autres femmes de France ont filé la quenouille un an durant pour payer la rançon de délivrance du connétable Du Guesclin , une classe d’âge, depuis un mois perdu déjà, devrait être au pied des chaînes de montage reconverties .
Pourquoi on ne le fait pas ? Pourquoi au moins l’usine de fabrication de bouteilles d’oxygène du Puy de Dôme, seule existante en Europe , fermée depuis janvier, n’est pas ré-ouverte ? C’est un des mystères du Corona , comme a été un mystère la raison pour laquelle, après des centaines de milliers de morts, il a fallu attendre le 15 mai 1917 pour limoger l’incapable général Nivelle.