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Des mandarins  aux mandarines ...

Le Ségur de la  comtesse  pour l’ hôpital et les  petites infirmières modèles

 

 

Les accords de Matignon, signés la nuit du 7 au 8 juin  1936 ; ceux de Grenelle des 26-27 mai 1968 ; puis un Grenelle  une  nouvelle fois en  septembre et décembre 2007,  pour l’environnement ;  du Grenelle  encore en  septembre 2019,  cette fois sur  les violences conjugales et  , le 25 mai  2020 , une concertation  Ségur sur  l’hôpital.

 

30 000 morts, il  a fallu 30 000 français  morts étouffés ,   pour que l’on aille ainsi de la rue de Grenelle à l’avenue de Ségur, comme il a fallu 65 millions de français enfermés  pendant 55 jours pour que le  médecin ministre de la santé , qui plus est  praticien hospitalier  ,  paraisse découvrir  que l’ hôpital était  effondré et que  la France avait le système de santé d’un pays nord saharien !  Parce que d’octobre 2017 à octobre 2019, pendant trois ans , où il avait  été tout de même rapporteur général , à l’ Assemblée  Nationale,  de trois  projets de loi de financement de la sécurité sociale, il n’aurait pas vu cette réalité. Au point que  dans son propre  volumineux rapport général  d’octobre 2017 ( N° 316, Assemblée Nationale 18 octobre 2017) , signé de son nom , Olivier Véran, page 622 il rejettait l’amendement de la députée aide soignante en Meurthe et Moselle , dans le grand est,  qui lui demandait simplement quelques millions de plus  pour les hôpitaux  ,  lui rappelant  , je la  cite , «   ce que  nos concitoyens , patients  comme soignants , nous racontent  tous les jours . On nous parle  de personnel à bout de souffle  , de patients  installés  dans  les couloirs , de  services d’urgence débordés »  . Et la député lui  rajoutait, page 621 du rapport où lui même Olivier Véran la cite :  «  tous ces dysfonctionnement  méritent  un correctif très rapide et déterminé ».

 

Vous lisez bien « un correctif très rapide » , demandé en 2017 par une aide soignante , qui plus est du grand est , qui deviendra l’épicentre de la pandémie , femme de gauche en plus , communiste mélanchoniste, militante de l’euthanasie et du suicide assisté, donc pas une catho et donc digne d’être écouté par le député Olivier  Véran, lui même   ayant tous les quartiers de la noblesse sociétale , avec  salle de shoot soutenue  et cannabis thérapeutique promu . Que l’on aurait pu d’ailleurs  , soit dit en passant , tester  sur des malades  covid  consentant, puisqu’après tout,  à faire mourir les papys  étouffés,  on aurait pu les faire partir  en vol plané ....

 

Mais bon, que croyez vous que le rapporteur général avait répondu à sa collègue aide soignante en ce jour d’octobre 2017 ? Lisez sa réponse page 622 : «  Comme  vous ,madame Fiat , j’aime l’hôpital : nous en avons besoin et nous pouvons en être fier . C’est un service qui fonctionne dans toutes les situations ,quotidiennement  dans tous les drames  tels que les attentats » et patati et patata. Mais concrètement rien . Pour l’augmentation des moyens , en 2017, comme en 2018, comme en 2019,le rapporteur général O. Véran  suivait  fidèlement l’ Elysée .

 

Il faut d’ailleurs relire sa péroraison qui clôturait l’avant propos de son rapport( page 13) pour  avoir l’explication de sa position  : « le rapporteur général, puisqu’il parle de lui à la troisième personne, se félicite de ce projet de loi de financement de la sécurité sociale qui constitue le premier rendez vous particulièrement réussi entre les promesses de sérieux et de renouvellement faites durant la campagne , et les mesures rigoureuses et  concrètes  proposées par  le gouvernement et la majorité  pour redonner du souffle à notre protection sociale »

 

«  Redonner du souffle » , quand on sait que trente  mois après 30 000 français allaient mourir le souffle coupé , entre autres parce que ce rapporteur général avait fait le fayot et le godillot en refusant  de s’insurger contre le délabrement budgétaire des hôpitaux qu’il connaissait évidemment et que sa collègue lui rappelait, on a là  un des facteurs politiques insidieux  de la crise chronique des hôpitaux.

 

Il y a en en effet , avec une sur-représentation des médecins au Parlement, rien moins que 40  aujourd’hui, sans compter les para médicaux, un immense  lobby au service du pouvoir médical. Ce sont les maillons de la chaîne de contamination de la politique française, par tous les puissants intérêts de l’industrie de la santé .  Ce qu’ avait d’ailleurs  démonté et révélé en 2005 l’enquête  de sociologues immergés , notamment dans les eaux  profondes des hôpitaux, avec le livre    de Jean Peneff « la  France  malade  de ses médecins ».

 

Car enfin, regardons le problème de l ‘hôpital simplement par le petit bout de l’actualité.  Ainsi, en mai 2020,  à  Mamoudzou , à Mayotte , notre 101 ème département , le seul  centre hospitalier  croulait  sous la dengue et le covid. Il fallait  évacuer les malades par  avion vers la Réunion . Parce que pour 250 000 habitants il n’y avait que 25 médecins généralistes. Or pendant ce temps , à la tête de l’ARS de Mayotte , où n’importe quel modeste  diplômé  d’un master de gestion  aurait pu gérer la  pénurie chronique  de  tout, on mettait une  dame, qui plus est médecin anesthésiste, Dominique Voynet, dont évidemment, au moment où le président prétendait  que l’on était en guerre, l’utilité sociale, sans même parler de devoir citoyen ou de morale civique, aurait été qu’elle soit sur le  front sanitaire , mobilisée   enfin  à un poste de soignante.

 

Et l’on pourrait poursuivre. En pleine vague virale, avec une maladie mystérieuse , suspectée un temps de passer même la barrière cérébrale avec des signes  d’atteintes neuronales, d’évidence un neurologue  devait être en priorité  lui aussi sur le front hospitalier, plutôt que sur les lignes arrières au bureau de ministre de la santé,  où n’importe quelle petite étudiante  des Langues O ou  vendeuse  chinoise des Galeries Lafayette , pouvait le remplacer et même avec  une plus grande efficacité, puisque sa principale  activité ministérielle  s’est réduite au mieux à  téléphoner aux chinois pour leur mendier ,  en anglais,   les millions de masques devant remplacer  les 597  millions de protections  que son prédécesseur , un autre médecin encore , avenue Ségur, aurait laissé incinérer.

 

Et ainsi de suite. Je pourrais continuer avec le docteur Leonetti, dont le titre médical aurait dû le faire cardiologue  de pleine utilité dans les  déserts médicaux des Alpes de Haute Provence , plutôt que  ministre  européen palliatif  ou législateur  sur les  fins de vie , alors que  n’importe quel juriste  aurait fait l’affaire pour  remplir la mission . D’autant qu’au Parlement  un  député  rédige rarement un   texte, ce travail sérieux n’étant fait  en réalité que par les hauts fonctionnaires   des Assemblées .

 

Qu’est ce à dire concrètement ? Tout simplement que le Ségur de la santé doit bien sûr faire  des salaires augmentés, des recrutements  de personnels hospitaliers, des lits ouverts au lieu des tiroirs  des morgues démultipliés et du  pouvoir redonné à ceux qui sont au chevet dans les chambres  et non à ceux qui viennent des antichambres  pour  finir d’achever le peu de moyens restant   pour soigner.

 

Mais cela  n’est  que l’urgence du Ségur  . Après,  il y a tout l’entonnoir de l’éco système médical  français  qui déverse sur l’hôpital les malades  qu’il ne soigne plus , à force  de  s’occuper   de faire  de la politique et  de  préserver sa qualité de vie. Les médecins et soignants du privé ont en effet oublié  qu’ils sont de  curieuses  professions libérales , puisque tous leurs  revenus ne tombent pas du ciel de leur  travail , mais de la pluie  des 254 milliards des cotisations sociales et des 99, 7 milliards d’euros de la CSG qui en 2019 les arrosaient à robinets  ouverts. Pour être encore plus précis , ces gens là , qui de temps à autre  se dispensent de soigner, pour être maires, conseillers départementaux, conseillers généraux, députés, sénateurs ou  ministres, se partagent les 89, 3  milliards d’euros des soins de villes  que les contribuables financent .

 

A  ce prix là, le Ségur de la santé doit aller aussi jusqu’en amont de l’ hôpital , parce que lorsqu’il y a une inondation en aval dans les urgences , surtout la nuit,  c’est que les eaux n’ont pas été retenues en amont dans les cabinets médicaux ...de montagne . Et pourquoi cette non rétention  ...? Mais parce que les cabinets n’y sont  plus  ou pas tout le temps . Et pourquoi  cette absence ou cette intermittence  ...? Mais parce que  c’est un secret  de polichinelle , que les docteurs députés et ministres n’ont même plus besoin  de cacher .  Il est connu et quantifié.

 

47 % des médecins français en activité régulière sont féminins,  avec  38 % des généralistes , 42 % des spécialistes et même plus de 63 % chez les moins de 40 ans. C’est un constat. Mais quel lien avec le désert médical en amont et les inondations des urgences en aval ? Simplement le suivant : si avec 7 magistrates  sur 10 juges aux affaires familiales, des pères doivent aller jusqu’à se percher en 2016 sur une  grue à Nantes pour avoir un droit de visite  de leur  fille de 5 ans et de leur  fils de 14 ans , avec 70 % des  3 918 dermatologues français qui sont des docteures, la vieille dame avec le visage en feu qui souffre   les douleurs effroyables  d’un zona ophtalmique ou même simplement  inter costal , ne trouvera  aucun dermato libéral  pour la prendre en urgence et lui donner  l’antiviral qui la sauvera de la tentation du  suicide .  Et pourquoi  donc pas de rendez vous immédiat ? La docteure Laetitia Boivin de    Brive  , donne la réponse : « Pour ma génération, il est hors de question de travailler comme certains confrères généralistes qui terminent leurs visites à domicile à 22h, sont de garde le week-end et joignables 24/24 » . Et voilà pourquoi, votre fille médecin étant muette  , les urgences débordent... pour compenser ces comportements de midinettes !  Toutes les  mamies  de France et tous  les malades sont  obligés d’ aller  aux urgences pour préserver la qualité de vie de toutes les docteures Laetitia Boivin du pays .

Le Ségur de la santé avec le docteur Olivier Véran, osera t il dire  dans ces conditions   aux confrères libéraux la vérité toute simple suivante : «  la qualité de vie des contribuables n’est  pas inférieure en dignité à la votre. Pourquoi voulez vous alors qu’ils se l’amputent pour payer vos  dix ans études et financer les 89, 3 milliards d’euros  que leur fiscalité  vous assure  chaque année ? Si vous désirez travailler au rythme  de votre choix  , rythmez vous alors avec votre argent, mais pas en recevant celui des autres ».

Concrètement , lorsque la petite institutrice retraitée dans son village des hautes Pyrénées  n’a aucun vénologue ou dermato  à 100 km à la ronde,  pour soigner sa pauvre jambe affreuse toute noire d’ulcères  variqueux  et peut   être  plus gravement d’une phlébite, est il normal de lui ponctionner   ses pauvres 1400 euros  de retraite d’un impôt sur le revenu, pour contribuer à payer les neuf   ans de promenade universitaire, jusqu’en   dermatologie  ou  vénologie,  d’ une jeune femme ou d’un  jeune se prenant pour un demi  dieu  qui ne voudra  consacrer que  trois  après midi par semaine  à faire joujou , la mine pénétrée de son savoir, avec un doppler  sur la jambe malade, avant d’aller faire son surf  sur  une  plage  de l’ Atlantique, avec le petit cabriolet Mercédès financé aussi par les  honoraires  versés par de petites retraitées à la vie étriquée ?

 

Le Ségur de la santé arrivera t il à ce moment de vérité nationale ?

Après 1968 on a  remplacé les mandarins des hôpitaux par les mandarines des médecins libéraux et les grands patrons par de petits « patapons » à califourchon sur le confort de leur polochon. C’est ainsi . Même si depuis on ne cesse d’en payer le prix , avec , en dix ans seulement rien  moins que  trois   lois  pour  moderniser l’hôpital : 21 juillet 2009 , la loi Bachelot Sarkozy, 26 janvier 2016 la loi Touraine Hollande de « modernisation du  système de santé »  et , pour couronner , le 26 juillet 2019 la loi Buzyn Macron  « relative   à l'organisation et à la transformation du système de santé ». Ce qui devait être probablement « une mascarade » puisque à peine 12 mois après on effaçait et on recommençait. Avec une 4 ème loi. En attendant sans doute une 5 ème , lors de la deuxième réélection du président et la deuxième tragédie qu’il n’aura probablement  toujours pas anticipée.

Mais alors , au prix  que les personnes âgées paient , ces politiques gabonaises de Lambaréné de la santé, menées par les limités de l’ Elysée, dont le sommet  a été l’emmurement de 800 000 français dans des Ehpad plombés, la question fiscale post corona  est bel et bien posée : peut on encore maintenir l’impôt,  sur le revenu de 16 millions de français ,  au nom de la solidarité, quand celle ci leur a été refusée par les  21,5 millions de contribuables qui ne paient pas et qui se répartissent pour  des politiques au profit d’eux  les 87 milliards d’euros  bruts qu’ils font payer  aux autres ?  Retraités notamment et ruraux des territoires démédicalisés ?

 

 

 

La loi de modernisation du système de santé, aussi appelée loi Santé, est une loi française promulguée en janvier 2016, après avoir été portée par la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine.   Au cours de son étude par le Parlement, entre octobre 2014 et décembre 2015, elle suscite de nombreuses critiques de la part des professionnels de la santé. Cette période est marquée par plusieurs grèves et manifestations, à Paris et en province, notamment en mars1, en octobre2 et en novembre 20153.

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