journal de campagne 3 nov | JCMARTINEZ2023
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JOURNAL  DE CAMPAGNE

 

jEUDI 3 NOVEMBRE ;   

LA PRESIDENTIELLE DEPUIS ST JEAN DE MINERVOIS

Déjeuner avec le docteur maire de St Chinian ,  entre  une pause dans ses consultations , le départ pour des visites à domicile et la permanence à sa  mairie. La conversation ne porte pas sur  le démantèlement du camp  de réfugiés à Paris, la fin de la jungle de Calais ou les sujets de BFM TV. Non , l’actualité  ici , c’est la poste de la commune  d’à côté , Puisserguier,  dont les habitants exigent l’ouverture le samedi matin. Et  encore, là,  il y  a une poste , parce que tout autour,  les buraux de poste ont disparu

 

Autant dire qu’on n’est pas ici  chez NKM et le numérique . On est dans le concret. Avec des sangliers qui ne sont pas connectés   et qui  dans les vignes  , un mois et demi  avant, saccagent sur souches les grappes de raisins. On n’est pas non plus chez JF Copé, avec ses enfants  scolarisés en uniforme, des écussons brodés et à la récré des pains au chocolat  qu’on ne peut pas manger . Tout simplement, parce que d’école communale , dans les villages du canton , il n’y en a plus.

 

A 15h 30  je suis en effet dans le bureau du maire de St Jean de Minervois. La capitale du muscat.  Supérieur selon monsieur Barhès, le maire chasseur  de bécasses et de sangliers, au muscat de Frontignan, de Lunel ou de Rivesaltes. Nous parlons de quoi ? De qui ?Des 5 enfants , de ce village de 145 habitants , qui vont tous les matins , en bus, à la communale, 15 km plus bas , à St Chinian. Leur rêve , ce n’est pas que M Copé à l’Elysée leur taille un  costume d’écolier , mais d’avoir une école à côté, pour dormir 2 heures de plus . Quant au pain au chocolat, aucun risque , il n’y a pas de boulangerie au village , même à 60 centimes le pain. Et le seul qui pourrait leur piquer le pain à la récré, ce n’est pas un fils d’islamiste. C’est un petit  de sanglier.

 

Le combat du maire , ce n’est donc pas les rythmes scoalaires de Mme NKM, puisqu’il n’y a pas d’école. Ce n’est même  pas le silence des  cloches  qui  angoisse tant Philippe De Villiers. Pour aller à la Chapelle en effet , dans  un canyon,  à plusieurs centaines de mètres de toute habitation, il faut marcher, marcher , dans un paysage saisissant de maquis où pas un islamiste penserait se réfugier. Alors les cloches, qui ont cessé de battre avec il y a longtemps un dernier Mohican de la chrétienté  dans ces terres radicales et socialistes, c’est un souci de  librairie, pas de la mairie.

 

A St Jean de Minervois, la fierté du maire c’est d’avoir sauvé sa poste . On est donc loin ici des sujets  du débat des primaires et des histoires de Calais ou de réfugiés.

 

L’angoisse quand on est très âgé à St Jean, à Assignan et dans tous ces villages en montant vers St- Pons- de- Thomières,  à la frontière du Tarn, ce n’est pas l’arrivée des Afghans et des Erythréens , c’est le départ du dernier médecin. Car les mamies des villages que je  visite, elles ne réclament pas la parité sur les listes électorales . Elles voudraient la parité médicale. Ou au moins un début . Pas autant de médecins pour elles que pour les beaux messieurs bien habillés  des primaires , mais peut être un. Un  seul . Un vrai,  pas un de ces   numériques dont   la candidate de la primaire raffole tant.

 

Qu’est ce à dire alors ? Qu’il y a  deux présidentielles. Celle de paris à la télé, et celle que le vois de maire en maire, de village en village. La présidentielle des  mondains et celle que je vis sur le terrain

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