Jean Claude
MARTINEZ
« Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant »...
Chacun a déjà bien vu les causes immédiates des milliers de morts que la France subit depuis mi mars. On sait ainsi beaucoup de la ministre socialiste de la santé , Marisol Touraine , qui a contribué à liquider le stock des un milliard de masques chirurgicaux et des 285 millions de masques FFP2 en supprimant en 2016 l’Etablissement Public de Préparation et de Réponse aux Urgences sanitaires , créé en mars 20O7 à l’initiative d’un sénateur visionnaire , Francis Giraud, comme par hasard âgé de 75 ans , puisque né en 1932 et sachant donc ce qu’est la guerre , les privations et la France dans la tourmente.
En remontant la chaîne causale, on se souvient aussi qu’il n’a été question pendant des années que du « trou » de la sécurité sociale. Mythique et hystérique , ce « trou » , qui mis à part le pire moment de la grande crise économique 2008-2010, s’est pourtant limité sur 20 ans à une moyenne inférieure à 10 milliards d’euros, à comparer aux 2100 milliards de la production annuelle, était devenu tellement obsessionnel qu’il a justifié toutes les amputations . Dont l’amputation misérable , de 2007 à 2015 , de 256 millions du budget consacré aux stocks des masques, des aiguilles, des embouts, des pipettes ou des automates d’analyses médicales . Autrement dit, pour boucher le trou de la sécurité sociale, qui excitait tant dans les pages saumon du Figaro ou des Echos, on a sciemment créé les conditions qui y précipiteraient et y entasseraient les dizaines de milliers de malades français éliminés par les manques de soins rationnellement programmés .
Pour pratiquer ainsi glacialement une politique et une planification d’amputation des moyens sanitaires de la nation, dont les hauts fonctionnaires inspirateurs ne pouvaient pas ne pas connaître les risques de mortalité de masse , il a bien fallu que ces hommes , les gouvernants qui les suivaient et les médias qui acquiesçaient, partagent une croyance, une idéologie, quelque chose les aveuglant comme un virus mental. Sans leur faire perdre certes le goût, de l’argent, l’odorat ,des bonnes affaires, la vision ,de leurs intérêts ou le toucher de leurs dividendes , mais le 6 ème sens : celui de la morale.
Cette croyance commune à l’oligarchie, qui depuis des décennies s’est emparée de nos pays, porte un nom : l’économisme, avec son primat du profit, de la rentabilité, de la performance et de la gouvernance , qui remplace l’art de gouverner.
A côté de cette perversion de la pensée , paradigme fou que pour l’essentiel chacun de nous a identifié, puisque nous avons tous vu et entendu sur les plateaux de télévision pendant des années , les Jean Marc Sylvestre, François Lenglé, Emmanuel Lechypre , Nicolas Baverez et tous les radicalisés de la gestion économique ,psalmodiant des « Eco- Akbar », « Eco-Akbar », « l’économie est grande », il existe une autre maladie de l’entendement , mais cette fois bien plus tragique , au sens de Sophocle ou Euripide, , puisque des millions de français qui l’ont contractée se sont précipités eux mêmes , en 2017 dans un gouffre, en voulant l’éviter. Il s’agit du jeunisme, perturbation récente du comportement politique , surtout à l’ouest européen, qui se résume dans l’expression « place aux jeunes ».
Alors en effet que dans tout le règne du vivant, depuis la nuit de l’organisation de la vie sur terre , toutes les « sociétés » complexes , animales ou même d’insectes , obéissent à une loi naturelle qui fait qu’aucune meute n’est conduite par un louveteau, aucun troupeau par un éléphanteau, ni aucune ruche par une larve d’abeille, à Madrid, à Paris , Vienne, voire à Ottawa , un Pedro Sanchez, un Emmanuel Macron , un Sebastian Kurz ou un Justin Trudeau, illustrent ,après des Matteo Renzi ou des Tony Blair, de vieux pays qui ont remis curieusement leur sort entre les mains de post adolescents. Alors que sortie de la politique , dans les compagnies aériennes par exemple, on ne devient pilote qu’en accumulant des heures de vol, parce qu’on ne confie pas le pilotage d’un Air Bus , qui ne transporte pourtant pas 65 millions de passagers , à un enfant , aussi passionné d’aéromodélisme soit il . Même assisté d’une hôtesse venue d’un village exotique du club Med , et d’une chef de cabine qui en plus pleure dans les turbulences, faute de pouvoir dire aux passagers que le commandant de bord ne sait pas comment atterrir.
Eh bien ! La France a fait cette folie. Et ce n’est pas d’ailleurs d’aujourd’hui . Tout a commencé en effet en 1974. A cette époque , le pays avait l’embarras du choix pour être présidé . Il avait ainsi un homme compagnon de la libération, perclus d’expérience, premier ministre d’excellence, audacieux dans l’action , généreux dans les relations , enraciné à bordeaux dans la vraie vie et à 59 ans au point d’équilibre d’une existence humaine. Il y avait aussi un quadra candidat , s‘affichant avec sa fillette sur des 4 x3 et donnant des concerts d’ accordéon , quand il ne parlait pas ampoulé au peuple médusé. . Normalement, entre ces deux, Chaban et VGE il ne devait pas y avoir photo dans la densité et surtout l’humanité . Pourtant au premier tour VGE l’emporta . Le syndrome du jeunisme électoral venait de commencer à frapper . Avec tout de suite ses effets : une réforme fiscale , la taxe professionnelle en 1975, qui alimenta le chômage 32 ans durant ; le regroupement familial , d’où les banlieues sont nées ,avec les torrents financiers déversés pour y acheter la paix , ce qui a manqué pour financer la santé ; et bien sûr le numerus clausus, avec les médecins qui manquent quarante après .
La suite est connue. Il y a eu l’élection de 2017 et moins de trois ans après , 10 000 morts en un seul mois d’atermoiements d’un jeune président, cette fois trenta , allant au théâtre en pleine épidémie , laissant faire des matchs de foot , des élections aussi et visitant des EHPAD sans masque, en attendant peut être qu’Armani ou St Laurent livrent leurs collections printemps- été des tissus pour se masquer ...
Voilà ! L’imprécation de l’ Ecclésiaste, dans la Bible hébraïque, se réalise là sous les yeux de ceux d’entre nous qui ne sont pas encore morts suffoquant comme des noyés, que le système sanitaire n’a pas repêché .Par milliers, de vieux français et des handicapés, emmurés dans les wagons plombés des maisons de retraite, meurent. Seuls. Sans soins. Pire que des chrétiens d’orient qui au moins sont massacrés avec quelqu’un à côté. Ici personne. Pas même un correspondant de guerre, une ONG , un Human Rights Watch, trop mobilisé par les jeunes migrants soudanais pour s’intéresser aux vieux mourants français, un docteur sans frontière ou que sais je , un photographe de Match, montrant le choc des photos et le poids du mot... « Salauds » !.
Mais ce n’est pas tout. Comme la GB de la vache folle a eu , des mois durant , des bûchers d’ hercule où l’armée précipitait la montagnes des 5 millions de bovins préventivement abattus , la France va lancer le processus de la chaîne , amenant aux portes incendiées des fours crématoires enflammés les cercueils par centaines des vieux français nus et maigres empaquetés dans des housses où une succession de dirigeants inconsistants les a scellés
Oui ! L’Ecclésiaste se vérifie , « Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant »...,
et la France en paie comme l’Espagne un effroyable prix , que Rome avait d’ailleurs déjà payé quand en juillet 64 elle a brûlé . Néron qui y était , a ton dit, pour quelque chose n’avait alors que27 ans ... :