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« Je ne peux pas à respirer... »

Un racisme anti vieux systémique : « old lives no matter »

 

Y a  t -il un  point commun entre George Floy  , mort plaqué au sol ,  étouffé sous le genoux de la police américaine  et le vieux  mort en Ehpad , plaqué sur son lit ,  étouffé  sous contrainte d’une  police sanitaire ? La différence est apparemment énorme , puisque tout en étant mort en prononçant la même  plainte  d’agonie, « je ne peux pas respirer », le premier, lui ,  a déclenché une onde de révulsion planétaire, quand le second est mort dans l’indifférence   nationale et continentale . En réalité pourtant, George Floy et vieux dans l’effroi, les deux sont morts d’une  même chose : le racisme . Perpétuel   pour l’un, actuel pour l’autre. Parce qu’il y a bel et bien, depuis quelques années, un racisme anti vieux, c’est à dire la croyance en l’infériorité de la valeur de  leur vie ,  dans une société française qui ne veut pas voir qu’elle s’est installée tranquillement  dans l’odieux.

 

Les signes sont par milliers, où les cheveux gris sont discriminés, les peaux ridées méprisées et les personnes âgées  marginalisées, isolées, oubliées, abandonnées, parquées, maltraitées, violentées , fiscalement abusées, médicalement triées, humainement déshumanisées , avec le slogan national : Old lives no matter.

Qu’un plus de 65 ans , demande par exemple  dans sa propre banque  un modeste prêt immobilier, avec toutes les garanties, toutes les hypothèques, tous les revenus mensuels assurés, et il le lui sera refusé. Pourquoi ? Sans raison, sans explication, sans gêne, sans honte,  parce que c’est ainsi.  C’est  le délit  de cheveux gris,  la discrimination à l’état pur, la « vieillophobie »,  dernier racisme social autorisé. S’il  n’y a plus de « sale rital », même à Aigues Mortes , la ville du pogrom italien ,  « d’espagnol de m.. », même à Argelès, la ville  des camps pour républicains, du temps du Front Populaire,  de « nègre », de « bougnoul »,  d’  Ilan Halimi, sauf peut être pour Fofana et ses  26 petits camarades  Yayia,  Soumbou, Moustafa, Diallo ou Samir, de la communauté  médiatique  des victimes de violences des policiers,  il y a maintenant les porteurs de comorbidités, les torsadés de pointe, les confinés  à perpétuité , soi disant dans leur intérêt , les refusés de soigner , les triés aux urgences,  les ghettoïsés des Ehpad, les enfermés dans les housses et  les brûlés dans des fours.

 

Tout cela le corona l’a révélé. Alors que jusqu’ici en effet  c’était discret, bon enfant, parfois gentil , du type « bon pied, bon œil », amusant , « sucrer les fraises », condescendant , « à votre âge... », tournant autour du pot, avec « nos aînés », « les seniors »,  « les 3èmes âges », enfin bref ces dizaines d’expressions spontanées qui montraient juste le bout du nez, tout comme un  noir d’avant pouvait s’appeler gentiment  « blanchette » et un espagnol « joueur de castagnette », brutalement  le Corona a fait tomber les masques... D’autant plus facilement   que personne n’en avait.

 

  Le pays qui ne voulait pas voir , qui incriminait les canicules et  se contentait d’acheter  des ventilateurs,  a dû au moins entendre un petit  peu parler   , des semaines durant,  de  ses élevages de retraités en batterie décimés ,  de  ses  Korian, ses Orpea, ses multinationales exploitant les gisements de cheveux gris, ses camps gériatriques, ses vieux morts dans des draps, euphémiquement   souillés, pour ne pas dire la réalité « excrémentés »,   voire , comme à la  résidence  Herron, maison de retraite dans la banlieue de Montréal par exemple  ,  ses personnes âgées  parfois affamées , assoiffées ,  « nues et maigres » agonisant dans des ehpad plombés. Comme à Madrid  l’armée appelée en renfort les a  aussi trouvées.  

 

 Voilà une vérité, qu’aucune manifestation  des âmes géantes des amis de la fratrie Traoré n’a  dénoncée.  13 000 vies raflées en final , dissimulées  dans des housses , encore heureux individuelles et pas  communes comme des fosses, et souvent  enfournées à la va vite dans des fours ,  comme les  cinq millions de vaches et de porcs anglais lors de la crise de l’ ESB. Même sans documentaire d’ Elise Lucet ,  de Arte ou de reportages de BFM TV , avec des experts  des crémations éthiques et un inénarrable  Le Comte -Sponville qui aurait disserté sur « le brûlé et l’enterré » chez les socratiques  et les stoïciens ,  on n’a  pu éluder la rumeur   de cette  vérité. Le révisionnisme gériatrique  de la société française et de l’ Europe  gluante de dignité  invoquée  et  de droits  fondamentaux emmiellés, n’a pu  dissimuler la bestialité   qui  dort,  à  visage aujourd’hui numérisé, sous les   10 000 ans d’homo sapiens  sédentarisés.

 

 

De mars à mai 2020, la France a eu son Katyn des vieux , son Rwanda de petits  tutsis à cheveux gris , son Arménie , sa Vendée des retraités ,  son vieillicide perpétré dans l’indifférence généralisée. Car  enfin quel dirigeant  a mis un genoux à terre devant cette violence ? Quel comité a demandé  « Justice pour les vieux Adama » asphyxiés ?  Où ont été les anti capitalistes, les anti –« baffes »  sur les visages des vieux martyrisés , les Attac , les insoumis, pour dénoncer les multinationales qui font la traite  des vieux et les immenses profits sur l’exploitation de leurs déclin  de vie ? Où a été le Combat pour ses valeurs d’un Philippe De Villiers qui pour sauver les planches de son  Puy du fou, est allé   actionner le  président de cette politique de fous , oubliant que la légèreté de cet  homme contribuait  à  mettre  au moins 13  000 vieux entre les planches ?  Virginie Despentes  et son Assa Traoré  devenue Antigone , elles étaient où durant ces 55 jours où  la politique  des Créon , à   Matignon et à l’Elysée,  empêchait  d’enterrer les morts ? Et par dessus tout , les merveilleux jeunes  du 1er mai 2002 qui en masse ont arrêté  Le Pen , ayant   ainsi  permis aujourd’hui que les frontières n’aient  pas  été  fermées, que le pays ne  se soit pas confiné , que l’économie ne  se soit pas effondrée et surtout que  nos libertés , même de marcher, n’aient  pas supprimées ,  oui ces magnifiques jeunes pour le climat, ces militants de la fraternité qui à Paris , Montpellier , Strasbourg ou Toulouse, se sont levés en masse, au péril du Corona , d’autant qu’il ne les touchait pas,   pour que plus jamais sur la terre  des hommes, on entende un poisson , les branchies  hors de l’eau , sous la main d’un pêcheur policier, haleter  agonisant «  je ne peux pas respirer », ils étaient où , lorsqu’à Mougins , et devant les centaines d’Ehpad de France,  13 000 vieux Floy mourraient étouffés ? Que n’ont ils pas manifesté avec des masques brandis : « Old lives matter » !  Oui pourquoi ?  Parce que celui qui meurt étouffé a les lèvres bleues cyanosées, et non  noires  ?

 Il est vrai qu’à l’étranger  aussi , bien peu de genoux se sont pliés devant les   vieux George Floy  étouffés . Ainsi  Greta Thunberg, l’étendard  climatique   de la Suède , ce pays  qui de 1935 à  1996 a stérilisé, à partir de ses jolies lois de  1934 et 1941et  de son beau modèle suédois d’ Olof Palme,  236 000  jeunes filles et jeunes garçons , simplement parce qu’ils étaient  neurologiquement aussi   particuliers que l’égérie mondialisée, oui la Greta,  pourquoi n’ a telle  éructé , comme à son accoutumé , lorsqu’à Stockholm,  sur soixante résidents d’une  maison de retraite , les onze  premiers  fauchés par l’épidémie  ont juste reçu de la morphine qui plus est  par le  médecin qui a  pris la décision d’euthanasier   à distance , avec l’aide des infirmières sur place… et d’un iPad. ? Lorsque    les fils et les filles de ces vieux liquidés  ont tout de même manifesté sur les places de la capitale, bouquet de fleurs à la main, pour dire leur réprobation au gouvernement,  où  était  elle Greta ? .

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Et je pourrais continuer avec Justin , le premier ministre fils de son père au Canada. A peine l’ Amérique s’est mise à genoux , qu’il était à Ottawa sur la rotule . Mais lorsqu’à Montréal , dans son propre pays , à quelques kilomètres  du centre ville, à la maison des retraités   dite Yvon-Brunet , ou à une résidence  Herron  déjà mentionnée, le  journal Montreal Gazette révélait  que des personnels  soignants s’étaient enfuis, de peur de se contaminer, abandonnant les vieux,  laissés des  jours et des jours sans nourriture, dans des couches  débordant d’excréments, avec des  pansements où les bactéries pullulaient ,  des malades gisant au sol après une chute et ceux morts en hécatombe dans les lits bas-flancs de ces camps, à 10 000 dollars toutefois par mois  de loyer, croyez vous que le Justin Trudeau là s’est aussi agenouillé ? Non ! Pour les vieux violentés , il est resté droit dans ses bottes,  envoyant   tout de même il est vrai125 membres des Forces armées.  L’armée , oui  l’armée, là encore comme en Espagne, pour dégager les maisons de  retraites de leurs cadavres de  retraités !

Voilà ce que l’on doit au Corona. Au Canada, en Suède , en Espagne, en France, il a révélé que le  noir de la peau n’avait plus  le monopole du racisme , le gris des cheveux y est maintenant  aussi abonné. 

Alors, Michel Sardou,  chanteur engagé à contre courant ,  tant qu’il est encore temps  et qu’il a échappé au sort de  Christophe  , va t il reprendre «  Ne m'appelez plus jamais "France". La France elle m'a laissé asphyxier » ....? Rémy Heitz, le procureur de la République de Paris , saisi de 62 plaintes mettant en cause, comme on dit pudiquement , la gestion de cette  crise sanitaire, va t il, à la fin de son enquête, transmettre à la Cour de Justice de la République, déjà saisie  de 84 plaintes en juin 2020, les dossiers concernant les fautes d’une particulière intensité de ministres ?

 

Quand on regarde l’histoire,  à part à Nuremberg , et encore Von Papen et ses amis de la haute s’en sont sortis, sans parler  du premier président allemand  de  la Commission européenne  Walter Hallstein  , au passé  tellement brun qu’avoir été blanchi  est un exploit de la chimie, c’est rare que les responsables finissent en coupables. Et d’ailleurs en final, à y réfléchir, avec même de l’ordre de 14 000 à 15 000 personnes âgées asphyxiées, durant son quinquennat ,le président Macron n’a  tout de même pas atteint le record  absolu du Président Chirac , avec 19 490  vieux morts déshydratés et   assoiffés en un seul  mois de  2003 . Alors, si malgré ce bilan, Jacques Chirac a été le président préféré des français , sûr qu’ Emmanuel  Macron , dont la gestion  n’en a tout de même  éliminés  que beaucoup moins ,  finira, lui,  après ses deux  mandats et peut être trois dès la constitution réformée,  adoré des français !

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