Jean Claude MARTINEZ 2017, actualité, Shimon Peres
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Shimon Peres et les candidats à la Présidentielle 2017
JC Martinez 

         

C’était le 24 juillet 1999. Sous le Mausolée Mohammed V, à Rabat, Hilary Clinton, son mari, sa fille  ,  le roi d’ Espagne Juan Carlos, Jacques Chirac, Yasser Arafat ,Ehud Barak, , Bush père  et même Dominique Strauss Khan, , étaient là confinés , après 3 heures de marche sous un soleil de plomb, attendant la fin de la cérémonie religieuse de l’enterrement de sa Majesté Hassan II .

 Que faire  durant  ces  heures d’attente ? Ehud Barak  bavardait complice  avec  Arafat comme deux « potes » des guerres qu’ils s’étaient livrées . Chelsea, la fille des Clinton,  en ado faisait le tour  des  copains  chefs d’ Etat  de papa.  Bill  Clinton ouvrait et distribuait  de bouteilles d’eau minérale à  tout le monde. Bush  ne faisait rien,  à, part ignorer chacun de sa morgue de patricien et moi je conversais ….avec Shimon Peres


Il venait de sortir en France son livre « Que le soleil se lève », où il relatait entre autres l’assassinat  de Yitzhak Rabin, le  4 novembre 1995, devant la  mairie de Jérusalem  à l’instant même où des milliers de jeunes chantaient et dansaient pour la Paix d’après les accords d’ Oslo de 1993. Je venais juste de lire ce livre puissant , dans l’avion Paris Casa. Il était assis tranquille sur une rebord de margelle . Je suis allé lui parler  et cela a commencé ainsi

-Monsieur le premier ministre je viens de lire votre livre… »
Une voix rocailleuse , entre Franck Sinatra et un joueur de Rugby de Narbonne ,  coupe : « lequel …? ».

Et c’était parti pour la leçon de densité , politique, historique, humaine. Le même niveau de profondeur, de puissance intellectuelle, que le Roi géant  dont la disparition nous réunissait.

Dix sept ans après, la disparition  de Shimon Peres me ramène ce souvenir et m’amène une comparaison. Je lis aujourd’hui d’autres livres , ceux des candidats à la présidentielle 2017. Je les regarde sur les écrans. Je les écoute. En même temps, je revois  le leader israëlien, je réentends ses mots  denses , venant du fin  fonds  des épreuves , de l’histoire , de la condition humaine. Et je suis  comme chacun  interrogatif .

Dun côté  les hommes  2017 , des candidats photo shops ,  ne portant rien,  sans cicatrices , sans épreuves , sans vision, sans étoile , sans boussole, du  dérisoire  pour diriger  une des  plus vieilles nations de la terre . De l’autre côté un homme à la puissance équivalente à celle du message de sa nation. La nuit et le jour. Le vide et la densité.

Autant dire qu’au delà  des problèmes  qui préoccupent évidemment le pays , l’identité, le chômage et la fiscalité, il y a un problème encore  plus grave : le  système politique de la Vème République  n’arrive plus à produire des dirigeants   à   dimension et  à  vision.

S’il  y avait des jeux olympiques de la politique, nous n’aurions pas de médaille et peut être même pas de candidats à envoyer.

C’est une des grandes questions de 2017, parce qu’à elle  seule, elle   soulève  toutes les autres  : l’école, la famille , la religion et tous les creusets de formation font question , puisqu’ils ne produisent plus de grands « joueurs politiques », capables de pouvoir jouer dans les grandes compétitions nationales . Sans parler des rencontres   internationales.
 

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