Jean Claude
MARTINEZ
2017 UNE PATHOLOGIE ES ELITES : LE SYNDROME SAINT DOMINGUE
Il est des maladies spécifiques à des groupes humains restreints . Par exemple la maladie de Kuru , une tremblante variante de l’ Encéphalopathie Spongiforme Bovine , qui n’a affecté qu’une tribu de Papouasie . La cause en est toujours une pratique alimentaire particulière ou une reproduction endogamique. C’est ce qu’il advient au sommet du monde politique. Les quelques milliers de personnes qui s’y concentrent , se reproduisant de pères en filles ou s’accouplant entre elles , ont développé un syndrome peu connue mais redoutable , parce que ses effets dévastateurs ne se font connaître que des décennies après , au bout d’une incubation silencieuse.
Appelée syndrome de St Domingue, cette affection enferme le malade dans le présent et l’empêche de toute projection dans l’avenir. On l’appelle aussi l’autisme des élites.
La première observation de cette dégénérescence de connexions neurologiques remonte à 1762. La petite population des encyclopédistes, de la bourgeoisie Nantaise et Bordelaise, de la Cour royale, monarque compris, a présenté pour la première fois ce syndrome du « présentisme » , variante mystérieuse de l’autisme enfermant dans le réduit du temps présent.
L’environnement de l’époque où la clinique de cette pathologie s’est manifestée était le suivant :
La guerre de 7 ans , premier conflit mondial de l’histoire, opposant sur les théâtres d’ Europe, d’ Amérique et d’ Asie , les grandes puissances de l’ époque , France, Autriche, Espagne ,Prusse et Russie, se termine en 1761 , par les défaites françaises au Canada, en Inde , en Europe. Malgré une armée de 400 000 hommes et une flotte « Royale » relativement à niveau . Les négociations de paix commencent. Que va céder la France vaincue et surtout que veut elle conserver à tout prix ?
Quand on sait que les anglais appelaient cette guerre « French and Indian War »et qu’ils étaient intraitables dans les négociations sur le « Canada », c’était dire où étaient les vrais intérêts français. D’autant que le Canada en question était un territoire qui commençait à gauche du Mississipi et même , via un affluent , au Golfe du Mexique, en allant jusqu’aux grands lacs.
Mais dès le début des négociations, le premier ministre français , Etienne de Choiseul, n’a qu’un seul objectif secret : Conserver l’île de Saint Domingue, Haïti d’aujourd’hui. Pourquoi ? Officiellement parce qu’il y a du sucre, du café, de la vanille. Même 40 % de la production sucrière mondiale du moment et plus de la moitié de celle du café.
Mais au Canada de la Nouvelle France, , il y a les fourrures, le lynx, le renard, le loup et les richesses halieutiques de Terre Neuve qui au seul plan économique peuvent bien entrer en balance avec le sucre et le café.
La volonté de Choiseul de garder une petite île, en bradant un empire, avec des populations autochtones amies et alliées, a donc des raisons profondes. Lesquelles ? Saint-Domingue est la seule colonie à laquelle tiennent les élites bourgeoises de l'époque, y compris les « philosophes », pour deux raisons : ils y ont leurs riches plantations de cannes à sucre et ils y font des fortunes avec le commerce des esclaves. Bordeaux , Nantes et tous leurs grands noms de grandes familles toujours présentes aujourd’hui, celles dont Alain Juppé a pu dire « qu’il ne faut pas les stigmatiser , édifient des fortunes dans la traite linéaire et triangulaire des noirs.
D’ailleurs, Choiseul veillera d’abord à ne pas céder Gorée, au large de Dakar, pour avoir le lieu d’embarquement des esclaves enrichissant ses amis de l’élite économique française, et ensuite à récupérer la Guadeloupe et la Martinique, au bout de la chaine de la traite des êtres humains. Pratiquée par les banquiers, les financiers, les managers , les Goldman Sachs, les HEC , les City, de l’époque , qui n’avaient pas encore inventé le new business politique des droits de l ‘homme et de la lutte contre le racisme. Même le multi millionnaire Voltaire participera, en bon financier, à des placements dans ce commerce , sur un navire négrier de Nantes « le Congo ».
Il ne faut pas chercher alors ailleurs, que dans ce conflit d’intérêts, les raisons de sa formule dans Candide sur les « quelques arpents de neige vers le Canada » et de sa lettre à Choiseul « Je suis comme le public : j'aime mieux la paix que le Canada et je crois que la France peut être heureuse sans Québec ».
Bien sûr Choiseul, dirigeant politique au service des intérêts des 1% de l’époque qui détenaient déjà 99 % des richesses, approuve :
« ...une colonie ne vaut que pour le gain qu'elle procure à la métropole ».
Même Jean-Jacques Rousseau écrit une lettre adressée à son ami Diderot, un autre représentant du pouvoir intellectuel et médiatique de l’époque , juste pour : « regretter que nous n'ayons pu continuer de vivre en communauté avec ces sauvages » ( les harkis indiens de l’époque).
Autrement dit, toute l’élite politique, économique, journalistique, culturelle de l’époque , tous ces gens là qui aujourd’hui seraient le plus souvent candidats à la primaire de la droite, issus des gouvernements Hollande ou Jospin, présents sur les listes des évadés fiscaux au Panama, présentateurs des JT de la Une , de la 2, de Canal ou de BFM TV, tous ont sacrifié notre empire canadien pour le profit immédiat et maximal de la traite à 10 % de retour sur placement et du commerce sucrier.
Le syndrome de St Domingue c’est cela. En présence d’un choix ,entre le profit immédiat , même éphémère et l’investissement futur durable, le sujet atteint ne peut voir que le présent. Il n’a pas la vision longue. L’appât du gain, du profit, de la proie, déclenche en lui les gestes archaïques et rigides du cerveau reptilien primitif : capter, attraper, dévorer, broyer. Sans réflexion, puisque l‘individu « Saint Dominguien » est sous pilotage du vieux cerveau. Instinctif, réactif et très efficace dans l’instant. Ce qui explique précisément la sélection de ces sujets, porteurs du syndrome, dans les milieux économiques, politiques, médiatiques, où la vitesse à happer est un avantage darwinien.
Mais c’est précisément ce qui explique aussi la fréquence des désastres politiques, économiques et médiatiques, engendrés par ces populations à forte prévalence du syndrome. Ainsi, dans les années 70 les porteurs de la pathologie St Domingue, dans les milieux patronaux de l’automobile et du bâtiment, ont fait le choix de la « traite » des travailleurs marocains et des algériens. Avec une grande rentabilité immédiate. Pour autant, 40 ans après, le pays doit supporter pour longtemps les coûts financiers, sécuritaires et identitaires énormes engendrés par le choix des profits immédiats que ces industriels Saint Dominguiens ont refait.
Autre exemple : les candidats à la primaire de la droite font le choix St Domingue du court terme de construire des prisons, rentables pour leurs amis Bouygues et autres, qui vont emporter le marché de ces nouveaux Goré, au lieu de construire des jetées, des ports, des pistes d’atterrissage à Clipperton, aux Kerguelen et dans nos 500 archipels de l’empire maritime français.
Et ainsi de suite. La pathologie St Domingue, concentrée chez les élites, fait nos malheurs durables.
Alors, en attendant un test de dépistage qui permettrait à Bruno Le Maire d’exiger de chaque candidat aux primaires de fournir un extrait de son « casier médical », avec un certificat de séro négativité au Saint Dominguisme, le principe de précaution ou de prophylaxie, serait de ne plus recruter les candidats à la présidentielle dans les populations à risque. Ce qui conduirait à exclure Paris ou spécialement un arrondissement, Neuilly et quelques autres lieux à haute prévalence. Mais là, les porteurs du syndrome ont déjà trouvé la réponse : pas de stigmatisation, pas de discrimination et comme le dit Alain Juppé : tous pour la contamination heureuse !
2017 : LE SYNDROME SAINT DOMINGUE
Il est des maladies spécifiques à des groupes humains restreints . Par exemple la maladie de Kuru , une tremblante variante de l’ Encéphalopathie Spongiforme Bovine , qui n’a affecté qu’une tribu de Papouasie . La cause en est toujours une pratique alimentaire particulière ou une reproduction endogamique. C’est ce qu’il advient au sommet du monde politique. Les quelques milliers de personnes qui s’y concentrent , se reproduisant de pères en filles ou s’accouplant entre elles , ont développé un syndrome peu connue mais redoutable , parce que ses effets dévastateurs ne se font connaître que des décennies après , au bout d’une incubation silencieuse.
Appelée syndrome de St Domingue, cette affection enferme le malade dans le présent et l’empêche de toute projection dans l’avenir. On l’appelle aussi l’autisme des élites.
La première observation de cette dégénérescence de connexions neurologiques remonte à 1762. La petite population des encyclopédistes, de la bourgeoisie Nantaise et Bordelaise, de la Cour royale, monarque compris, a présenté pour la première fois ce syndrome du « présentisme » , variante mystérieuse de l’autisme enfermant dans le réduit du temps présent.
L’environnement de l’époque où la clinique de cette pathologie s’est manifestée était le suivant :
La guerre de 7 ans , premier conflit mondial de l’histoire, opposant sur les théâtres d’ Europe, d’ Amérique et d’ Asie , les grandes puissances de l’ époque , France, Autriche, Espagne ,Prusse et Russie, se termine en 1761 , par les défaites françaises au Canada, en Inde , en Europe. Malgré une armée de 400 000 hommes et une flotte « Royale » relativement à niveau . Les négociations de paix commencent. Que va céder la France vaincue et surtout que veut elle conserver à tout prix ?
Quand on sait que les anglais appelaient cette guerre « French and Indian War »et qu’ils étaient intraitables dans les négociations sur le « Canada », c’était dire où étaient les vrais intérêts français. D’autant que le Canada en question était un territoire qui commençait à gauche du Mississipi et même , via un affluent , au Golfe du Mexique, en allant jusqu’aux grands lacs.
Mais dès le début des négociations, le premier ministre français , Etienne de Choiseul, n’a qu’un seul objectif secret : Conserver l’île de Saint Domingue, Haïti d’aujourd’hui. Pourquoi ? Officiellement parce qu’il y a du sucre, du café, de la vanille. Même 40 % de la production sucrière mondiale du moment et plus de la moitié de celle du café.
Mais au Canada de la Nouvelle France, , il y a les fourrures, le lynx, le renard, le loup et les richesses halieutiques de Terre Neuve qui au seul plan économique peuvent bien entrer en balance avec le sucre et le café.
La volonté de Choiseul de garder une petite île, en bradant un empire, avec des populations autochtones amies et alliées, a donc des raisons profondes. Lesquelles ? Saint-Domingue est la seule colonie à laquelle tiennent les élites bourgeoises de l'époque, y compris les « philosophes », pour deux raisons : ils y ont leurs riches plantations de cannes à sucre et ils y font des fortunes avec le commerce des esclaves. Bordeaux , Nantes et tous leurs grands noms de grandes familles toujours présentes aujourd’hui, celles dont Alain Juppé a pu dire « qu’il ne faut pas les stigmatiser , édifient des fortunes dans la traite linéaire et triangulaire des noirs.
D’ailleurs, Choiseul veillera d’abord à ne pas céder Gorée, au large de Dakar, pour avoir le lieu d’embarquement des esclaves enrichissant ses amis de l’élite économique française, et ensuite à récupérer la Guadeloupe et la Martinique, au bout de la chaine de la traite des êtres humains. Pratiquée par les banquiers, les financiers, les managers , les Goldman Sachs, les HEC , les City, de l’époque , qui n’avaient pas encore inventé le new business politique des droits de l ‘homme et de la lutte contre le racisme. Même le multi millionnaire Voltaire participera, en bon financier, à des placements dans ce commerce , sur un navire négrier de Nantes « le Congo ».
Il ne faut pas chercher alors ailleurs, que dans ce conflit d’intérêts, les raisons de sa formule dans Candide sur les « quelques arpents de neige vers le Canada » et de sa lettre à Choiseul « Je suis comme le public : j'aime mieux la paix que le Canada et je crois que la France peut être heureuse sans Québec ».
Bien sûr Choiseul, dirigeant politique au service des intérêts des 1% de l’époque qui détenaient déjà 99 % des richesses, approuve :
« ...une colonie ne vaut que pour le gain qu'elle procure à la métropole ».
Même Jean-Jacques Rousseau écrit une lettre adressée à son ami Diderot, un autre représentant du pouvoir intellectuel et médiatique de l’époque , juste pour : « regretter que nous n'ayons pu continuer de vivre en communauté avec ces sauvages » ( les harkis indiens de l’époque).
Autrement dit, toute l’élite politique, économique, journalistique, culturelle de l’époque , tous ces gens là qui aujourd’hui seraient le plus souvent candidats à la primaire de la droite, issus des gouvernements Hollande ou Jospin, présents sur les listes des évadés fiscaux au Panama, présentateurs des JT de la Une , de la 2, de Canal ou de BFM TV, tous ont sacrifié notre empire canadien pour le profit immédiat et maximal de la traite à 10 % de retour sur placement et du commerce sucrier.
Le syndrome de St Domingue c’est cela. En présence d’un choix ,entre le profit immédiat , même éphémère et l’investissement futur durable, le sujet atteint ne peut voir que le présent. Il n’a pas la vision longue. L’appât du gain, du profit, de la proie, déclenche en lui les gestes archaïques et rigides du cerveau reptilien primitif : capter, attraper, dévorer, broyer. Sans réflexion, puisque l‘individu « Saint Dominguien » est sous pilotage du vieux cerveau. Instinctif, réactif et très efficace dans l’instant. Ce qui explique précisément la sélection de ces sujets, porteurs du syndrome, dans les milieux économiques, politiques, médiatiques, où la vitesse à happer est un avantage darwinien.
Mais c’est précisément ce qui explique aussi la fréquence des désastres politiques, économiques et médiatiques, engendrés par ces populations à forte prévalence du syndrome. Ainsi, dans les années 70 les porteurs de la pathologie St Domingue, dans les milieux patronaux de l’automobile et du bâtiment, ont fait le choix de la « traite » des travailleurs marocains et des algériens. Avec une grande rentabilité immédiate. Pour autant, 40 ans après, le pays doit supporter pour longtemps les coûts financiers, sécuritaires et identitaires énormes engendrés par le choix des profits immédiats que ces industriels Saint Dominguiens ont refait.
Autre exemple : les candidats à la primaire de la droite font le choix St Domingue du court terme de construire des prisons, rentables pour leurs amis Bouygues et autres, qui vont emporter le marché de ces nouveaux Goré, au lieu de construire des jetées, des ports, des pistes d’atterrissage à Clipperton, aux Kerguelen et dans nos 500 archipels de l’empire maritime français.
Et ainsi de suite. La pathologie St Domingue, concentrée chez les élites, fait nos malheurs durables.
Alors, en attendant un test de dépistage qui permettrait à Bruno Le Maire d’exiger de chaque candidat aux primaires de fournir un extrait de son « casier médical », avec un certificat de séro négativité au Saint Dominguisme, le principe de précaution ou de prophylaxie, serait de ne plus recruter les candidats à la présidentielle dans les populations à risque. Ce qui conduirait à exclure Paris ou spécialement un arrondissement, Neuilly et quelques autres lieux à haute prévalence. Mais là, les porteurs du syndrome ont déjà trouvé la réponse : pas de stigmatisation, pas de discrimination et comme le dit Alain Juppé : tous pour la contamination heureuse !