Jean Claude
MARTINEZ
Le transfert de l’impôt sur le revenu aux communes. Un miracle fiscal :
La fin de la désertification rurale[1]
En France cinq impôts frappent nos revenus . Le plus connu remonte au 15 juillet 1914, c’est l’impôt Joseph Caillaux avec ses 93 milliards d’euros en 2021. Mais il y a aussi depuis 1990 l’impôt Michel Rocard, aux 100 milliards d’euros prélevés sous le nom de CSG. S’ajoute depuis 1995 l’impôt sur le revenu Alain Juppé, aux 7 milliards ponctionnés sous le nom de Contribution au remboursement de la dette sociale et subsistent les restes de la vieille Taxe d’habitation remontant à 1790 (sous le nom à l'époque de cote mobilière)que le président Macron a remplacé depuis 2018 par une usine à gaz qui continue toujours à prélever sur l’économie 20 milliards d’euros . Ce n’est pas tout. Il y a encore et surtout les 250 milliards de cotisations sociales qui frappent les revenus aussi. Sans parler de tous les autres impôts existant puisque en final tous se paient, TVA comprise, avec nos revenus . Etant entendu aussi qu’on paie l’impôt sur l’impôt , puisque l’impôt Caillaux impose la CRDS, la CSG et un prélèvement de solidarité, tous déjà payés.
Dès lors il n’y a que deux solutions à cet invraisemblable empilement de prélèvements aux effets de masse, de casse et de nasse :
-Soit on a l’intelligence de supprimer l’absurde impôt sur le revenu Caillaux , budgétairement inutile , économiquement nuisible, socialement injuste, politiquement menteur , comme moralement ignoble , mettant ainsi les 16 millions de français des classes moyennes seuls à en supporter toutes les injustices, à égalité avec les 21 millions de foyers qui ne le paient pas ;
soit on le garde, avec son appareil policier , ses brigades de vérification, ses espionnages massifs de toutes nos données numériques, ses perquisitions , ses délations rémunérées , ses saisies, ses harcèlements des opposants , ses cumuls de peines , voire ses emprisonnements.
Dans ce cas, si on ne va pas à la lucidité de sa suppression , demandée d’ailleurs depuis des décennies par la plupart des prix Nobel d’économie , comme l’italo- américain Franco Modigliani, l’anglais James Meade, le suédois Gunnar Myrdal , notre français Maurice Allais, l’autrichien Hayek ou l’américain Buchanan, pour le moins il faut le transférer aux communes , avec liberté pour chacune d’en fixer leur barème , tout en leur garantissant des ressources inchangées.
Une révolution en cascade se déclencherait alors et ce serait un miracle sur la France rurale
Sur le principe , l’ Etat a déjà transféré depuis 30 ans dix impôts aux collectivités locales, tels que les droits d’enregistrement , la taxe sur les cartes grises et depuis 2018 une partie des 180 milliards des recettes TVA aux régions.
D’autres pays connaissent d’ ailleurs des impôts sur le revenu communaux. Par exemple les USA à New York. L’Allemagne transfère aussi annuellement 45% du produit de son impôt sur le revenu. Comme l’Espagne le fait aussi et la Suède l’a fait en 1990.
Ma proposition , dont on ne comprend pas qu’elle ne soit pas encore du droit positif , n’est donc pas sans précédent. Elle serait même la solution anniversaire du transfert équivalent opéré par loi du Le 31 juillet 1917. En s’étant créé en effet pour lui l’impôt sur le revenu Caillaux , l’Etat avait alors transféré aux communes et aux départements ses quatre vieilles contribution directes de la Révolution , sur le foncier , le loyer ou le commerce et l’artisanat avec la Patente .
Un siècle après, il faut donc boucler enfin la boucle , en transférant progressivement à son tour cet impôt sur le revenu. Le processus se fera progressivement sur 3 ans, durant lesquels on devine ce qui va arriver.
La concurrence fiscale va s’enclencher entre les villes , agglos ou métropoles et les villages à leurs périphéries. Ceux-ci en sortiront évidemment vainqueurs, puisque n’ayant pas à financer des zénith, des opéras , des stades géants et autres ubris pharaoniques , leur taux d’impôt sur le revenu sera incomparablement plus faible . D’où une délocalisation des médecins , avocats, cadres, contribuables des villes vers les communes rurales devenues « paradis fiscaux ».
Potentiellement , les 1, 6 million de contribuables assurant les 3/ 4 du paiement de l’ IR sont susceptibles de quitter en priorité les villes pour les villages où ils seraient massivement moins imposés . Sans parler des 28, 33 % des foyers français qui paient 91, 33 % de l’impôt sur le revenu. Eux aussi commenceraient à s’exiler, non pas vers la Belgique , Monaco ou la Suisse , mais simplement vers les villages français.
20 000 paradis fiscaux ruraux vont ainsi se créer . Cette fois au profit des français moyens qui eux n’accèdent pas aux Bermudes ou au Delaware .Ce sera le droit au paradis fiscal pour tous et plus seulement pour les privilégiés de l’offshore.
Du coup, avec l’arrivée des milliers des nouveaux foyers fiscaux, captés par la faible imposition, les écoles rurales vont se repeupler. En parallèle, des médecins et infirmières :arrivant, la désertification sanitaire va disparaîtra comme par enchantement
En un seul mandat présidentiel et une seule réforme fiscale, la désertification rurale va disparaître et les communes rurales vont connaître une renaissance , mille ans après la révolution communale du XIème siècle .Le tout d’ailleurs avec un transfert à bilan équilibré . Parce que L’Etat se privant de recettes de l’impôt sur le revenu transféré aux commines cessera évidemment de leur verser à due concurrence les dotations actuelles .Par exemple, il n’aura plus à leur verser en final les 16 milliards de l’invraisemblable Dotation Globale de Fonctionnement communale ..
Après plus de 100 ans d’attente, la réforme impossible de la fiscalité locale sera enfin réalisée . Restera toutefois des mécontents : les envieux , pour lesquels l’impôt sur le revenu progressif a été en réalité créé comme traitement de leur névrose dévorante du mauvais œil. Mais pour apaiser leur envie, il leur restera encore les droits de succession progressifs, en attendant une prochaine présidentielle pour en finir avec cette ultime perversion de l’âme fiscale de la France
[1] Martinez Jean –Claude , Professeur de droit public et sciences politiques , Université Paris II, Panthéon -Assas